A l’origine de ce spectacle : deux hommes, deux écorchés vifs. l’un utilise sa trompette, l’autre sa plume. D’Aimé Césaire à Miles Davis, ces deux génies incontournables du XXème siècle, l’un musicien (Miles Davis) l’autre écrivain (Aimé Césaire) sont les chantres de la Négritude. Inlassablement ils dénonceront chacun à leur manière les oppressions en utilisant la puissance incantatoire des images et des sons. Rejetant tout carcan, fut il académique ou idéologique.
Tout au long de sa carrière, nonobstant les critiques, Miles Davis refusera d’être le représentant d’un seul courant musical, issu du hard bop, il donnera naissance au jazz « cool » puis atteindra sa pleine maturation au cours de sa période « électrique ».
Aimé Césaire refusera d’être l’instrument au service d’une idéologie et de toutes les thèses esthétiques imposées. « A travers ce spectacle j’ai voulu rendre hommage dans un temps au jazz noir américain, en utilisant non seulement la musique de Miles Davis en priorité mais aussi celles de James Brown, Billie Holliday, Janis Joplin (Summertime) et dans un deuxième temps aux écrivains rebelles de la Martinique sans oublier les grandes figures des révoltes martiniquaise. C’est au travers de nombreux laboratoires de recherches, d’écoute, de choix musicaux et d’improvisation que « Miles Davis et mes danses de mauvais nègres » ont vu le jour.» Deux voix, deux cris de révoltes.
2 décembre 2015